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lundi 23 octobre 2017

Gentille alouette et autres délices d'automne

De chasseur j'avais perdu l'âme ce printemps. Je croyais la chose impossible, mais nous sommes si peu de chose. C'est en traînant la patte, dans tous les sens du terme, que j'ai rempli mon congélateur de deux chevreuils en août. Car l'hiver sera rude. Ou pas.

Puis le désir de chasse est un peu revenu, et j'ai surtout observé, et un peu tiré,  mais à côté d'un sanglier, à côté d'un mouflon. Les chamois, j'avais juste regardé. Vieillir est une  sale affaire, mais cela me semble la moins mauvaise pour l'heure. Et puis vint cette invitation au pigeon, et, de pigeon en alouette, le chemin n'est pas long.

Manque de chance, un Corse évadé de son île et caché en Lozère un temps a réussi à rejoindre le Cantal. Où je l'ai accompagné pour tirer un éterlou. Puis j'ai voulu poursuivre son éducation en lui apprenant à tirer l'alouette. Mais, cet éterlou à peine refroidi, j'ai dû conclure que mes méthodes de rangement ne me permettraient pas de retrouver l'appeau à alouette que je croyais pourtant raccroché à jamais au bois d'un grand cerf, dans mon repaire sous le toit. La migration peut-être ? Les appeaux aussi ? La chasse se fera sans cet indispensable outil, ce qui nuira à la productivité sur ces labours nus sous ce vent sévère. Je ne tue que deux alouettes mais je reviens avec neuf, et deux grives musiciennes. Choisir ses amis est une règle de ma vie.


Où vécut l'osso-bucco


Dimanche, alouettes ... Quatre par convive plus une grive mise à cuire trois minutes plus tôt, dans du lard demi-sel en petits cubes et un rien d'huile. Du beurre pour griller les tranches de pain à la poêle. Armagnac pour déglacer la cocotte. Le nectar réduit arrosera les alouettes sur leurs croûtons gras et parfumés. Un rien de sel peut-être -attention à l'effet lardons- et poivre. Et treize minutes de concentration. La meilleure bouteille de vin rouge de la cave est un cahors, cuvée Proebus du Clos Triquenida de 2002. La der.  Ce n'est pas vraiment dans les tarifs d'un retraité de l'agriculture.

Un joli drilling, six alouettes et un geai des chênes


Le plat, qui succédait à un fameux filet de chevreuil lozérien le samedi, sera un pur délice. Il précédera un magistral osso-buco de chamois le lundi. Il y a des moments comme cela dans la vie d'un chasseur.

Alouettes rissolant dans la cocotte


1 commentaire:

Merci de réagir, mais avec douceur et courtoisie.