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samedi 20 avril 2024

Pêche en terre inconnue

L'aventurier qui sommeille en moi avait d'abord observé la magnifique couleur du ciel, senti ce vent du Nord suffisamment léger, déchiffré ce Géoportail aux vingt centimètres de définition … Et paf, il pose le doigt ici sur la carte, l'aventurier.

la rivière rêvée, entre les arbres


Les routes et chemins qui y mènent ont été tracés par des ingénieurs ivres-morts et jemenfoutistes au possible. Avec la même quantité de matériaux, l'accès pourrait être à quatre voies si on n'avait pas autant zizagué !!! Et après, on est endetté.

Nul ici ne saurait lâcher des truites de bassine et je pourrai donc être bredouille sans souci. Mais au km 40, le doute masaï. Vous savez, celui des éleveurs africains … On ne peut pas croiser un autre véhicule, par ici. Un chemin si étroit, puis si pentu, si "non-revêtu", si tout ça, hein … Un indigène m'affirme dans sa langue qu'un certain Duster, que je ne connais pas, y serait descendu et que si ma voiture a quatre roues motrices, ça doit le faire. Remonter côté Aveyron sera préférable ajoute-il. On est sur un pointillé, en prime.

J'ajuste la lanière d'un casque mental et je resserre la ceinture : je n'ai jamais eu l'ombre d'un morceau de début de courage physique. Comme il n'est pas nécessaire de se servir des freins grâce à la technologie de mon véhicule, ça se passe bien malgré une pierre libre, venue d'un talus adjacent, sur laquelle je dois poser la roue pour être certain de ne pas me poser dessus.

Je suis bientôt à pied d'œuvre, la rivière chante tandis qu'une pancarte promet des éboulements, me parlant mais un peu tard de la pierre mal placée. Pas un bruit du monde ! Quel dommage que je ne sache pas pêcher la truite ! La rivière est magnifique. Il y a aussi plein d'insectes volants, je pense surtout des fourmis ailées. J'ai des mouches artificielles dont je ne sais me servir, des vers, des teignes, des leurres souples, de l'espoir.




Bon, je ne vois pas de truite. Alors là ?

Eau vive, jeux de lumière et insectes volants

La truite est vagabonde, disait Schubert, qui ne pêchait pas mieux que moi. Je passe plus de temps à remplacer les hameçons qu'à tremper du fil, d'ailleurs. La sylve se joue de moi sous l'eau et hors de l'eau. Je crois que c'est au leurre que je me débrouillerai le mieux, sur la canne de 3.80 mètres. Sans enregistrer la moindre touche.

Et je quitte l'endroit par son pont de bois, heureux et comblé. 



Le montée côté Aveyron nécessitera l'usage des quatre roues motrices aussi !


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