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vendredi 29 août 2025

Petit coup de folie de la Dame du lac

En général, je pêche aux appâts naturels, des vers, des teignes, des petits poissons susceptibles de donner envie à une perche, ou un brochet, ou qui voudra. J'aime les leurres aussi, en plastique ou en métal, imitant plus ou moins des poissons en fuite ou en balade ; cet amour est mal partagé et je ne gagne quasi jamais avec les leurres, faute d'une compétence suffisante. Mais cette fois là, ce fut différent. Je pêchais avec un leurre en métal de dix grammes, descendant asiatique des poissons d'étain d'autrefois, et j'avais installé trente centimètres plus haut, un petit anguillon de trois centimètres.


Et c’est génial, parfois, la pêche à deux leurres !  Le choc de la première attaque, et c’est pendu. Puis dans les trois secondes, second choc d’une seconde perche qui alourdit la ligne, la  bagarre, et leur arrivée au bateau, entourées d’une dizaine de leurs comparses en délire. On décroche, on relance, et c’est reparti pour un autre doublé ... Première et peut-être dernière frénésie de l’année, il faut en profiter : elles ne pèsent souvent que cent grammes de chair, mais c’est cent kilos de bonheur, et mon cœur s’emballe en écho à la folie soudaine des poissons !


Ça ne marchait pourtant pas fort durant les deux heures qui ont précédé, et je me rendais alors sur le troisième point planifié, vers  la plage, à 400 mètres du second spot. Je ne crains pas les longues croisières, vous le savez bien. Moteur à 700 tours, 2 kilomètres par heure, j’avance en surveillant les images de mon sondeur. A mi-chemin, par 11 mètres de fond un groupe d’échos à mi-hauteur me souffle d’essayer. Je passe le jig conseillé le jour même par mon vendeur, précédé de son "teaser". La Chine (Ali Express) et le Japon (Jigpara, fabriqué en Chine) unis dans le même effort pour des doublés délicieux.







S’appliquer à ne pas rater, ne pas rompre le charme … Mais une perche un poil trop grosse le fera, car je dois la mettre à l’épuisette ce qui n’est rien, mais le triple se plante dans le bandeau de tissu de l’engin, ça, c’est quelque chose, et je ferraille des minutes qui semblent des heures pour l’en extraire. Ouf, c’est reparti …


Mais, a few minutes later, le deuxième choc est d’une teneur différente, plus mat, plus lourd. Le moulinet me le confirme. Silure, que je sens s’entortiller dans le bas de ligne, et rapidement il se décroche … Que je crois ! Il a en fait emporté l’hameçon triple, l’anneau brisé s’étant ouvert, et l’agrafe au-dessus du jig est elle-même sur le point de lâcher !!!  Bon la perche est toujours là, elle... Je remercie la Dame du lac, ma déesse, pour ce coup d’adrénaline, et je change de jig, pour une autre marque, mais sans résultat … Je saisis alors que c’était LE jig magique de la fée, et j’entreprends de le réparer. Nouvel anneau brisé, nouveau triple, nouvelle agrafe et, ce qui me semblera un temps infini plus tard à cause de mes deux mains gauches, je suis prêt. 


les hameçons ont été supprimés pour ne pas heurter les malcomprenants



Mais quelques perches plus tard, j’ai droit un stop impressionnant. Je pressens un silure incompatible avec la résistance de 3 ou 4 kg du bas de ligne, mais je veux le combattre un moment... Le coco n’a pas encore compris, et déroule gentiment, puis revient  vers moi : c’est con, un silure … Et finalement il s’alarme et part pour un rush tranquille et puissant. Je laisse faire, puis je fais la bêtise de rajouter un peu de frein et quand je me rends compte que c’est un peu trop, je n’ai pas le temps de corriger. Paf !!!  C'est costaud, un silure.


Je rentre heureux comme un jeune pape, c’étaient des moments parfaits.

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