Une passion n’est pas une maladie, ou alors c'est une étrange
maladie. Il en est de pires que d’autres. Nous rêvons ou avons rêvé de passion
amoureuse … à la seule condition qu'elle soit partagée, bien sûr. Car
sinon, ils seraient bien acides, les fruits de la passion.
La mienne, c’est la chasse. C’est bien une passion
amoureuse, Diane est bien une fille ... Une folie des sens coûteuse comme une maîtresse, exigeante comme une
épouse, usante comme des bambins. Une passion qui n’est pas que d’action, car
je tue peu d’animaux, mais qui englobe lectures, voyages, rencontres,
amitiés, rêveries, cuisine, forum, écriture ...
jeune mâle de mouflon, mai 2013 |
" Une passion, quoi " disait un soir Augustin d’Hippone, dit Saint Augustin, il y a un
millénaire et demi en se grattant les couilles. Eh oui, ça ne nous rajeunit pas. Quoi qu'il en soit, les bons jours, au troisième verre, Augustin répétait qu'il vaut mieux se perdre dans sa passion que perdre sa passion. Je ne sais pour ma part quelle occupation du corps ou de l’esprit pourrait
emplir cet espace si grand en moi, si la chasse n’existait pas.
Cette passion est multiple aussi, et la recherche des grands
animaux concerne nos cinq espèces : chamois, mouflon, chevreuil, cerf,
sanglier. La chasse, notez-le bien, c’est avant tout la recherche de l’animal,
plus que sa capture. On chasse sans prendre, mais on ne prend pas sans chasser. Je
chasse trente, quarante, cinquante fois, je prends une fois sur dix ou vingt.
Je mange du gibier une fois par semaine au moins … Quelle méthode de chasse je préfère entre la collective
et la solitaire ? Ma préférence va globalement à la seconde. Mais la
chasse du sanglier en battue donne des émotions violentes, avec les cris des
hommes et le concert des chiens, les coups de feu en série, le cœur qui cogne. Une
certaine fureur qui nous vient de temps immémoriaux. L’approche est infiniment douce, lente, intime ; elle
procure un autre plaisir. C’est une très belle façon de découvrir la chasse. On
n’est jamais obligé de tirer, contrairement à la battue où chacun est un
élément du dispositif global et doit remplir au
mieux son rôle. On risque davantage de blesser un animal en battue, mais ce
n’est pas exclu à l’approche comme le montre la vidéo ci-après. Il n’y eut même
pas de sang pour le jeune chamois, juste une balafre sérieuse.
Mon père chassait le lièvre et la galinette, et je fus
longtemps un chasseur croyant à défaut d’être pratiquant. J’aimais, sans plus. J’avais
obtenu le diplôme vers vingt ans, mais je n’avais pas chassé. La pratique vint dans la trentaine à la recherche d’alouettes
et de grives. La passion s’en mêla le jour où je tuai mon premier sanglier.
Puis quand j’eus accès à un beau territoire de montagne. Avec un peu plus de
sous, un peu plus d’amis, j’ai diversifié mes lieux de chasse, et si Diane me
prête vie et santé en suffisance, je vais atteindre le point culminant en 2015,
et pour longtemps j’espère. Pouvoir chasser à l’approche le sanglier, un rêve
de toujours, tout en gardant mon territoire de battue dans l’Hérault, et mon
paradis auvergnat. Trois territoires, trois départements.
Mon regret restera du côté des chiens. Car les chiens et moi,
ça ne marche pas bien, ou trop bien, car je finis rapidement par obéir, ce qui n’est
pas le meilleur plan possible. Alors j'ai pris un chat. Il faut s'adapter.
Ma petite vidéo d'ambiance hivernale ... Brrr !!!
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