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lundi 21 juillet 2014

Chasse d'été


Chasser sans porter atteinte aux espèces est une façon heureuse de tirer parti de la nature. Longtemps, je n'ai pas chassé le chevreuil en été, afin de lui laisser vivre ses amours tranquilles. Et puis, j'ai rangé mon anthropomorphisme et j'ai tiré mon premier brocard en 2012. Pas de prise en 2013.


brocard "licorne" -  décembre 2012

... 2014, j'y reviens. Vous n’ignorez pas que je suis drôlement malin. Enfin, je trouve.  Aussi, je suis allé directement à mon hot spot de l’an dernier, vers 18 heures 30, sûr de voir au moins un petit brocard, en écho du grand fantôme qui m'échappa en 2013  ... Que nenni ! Alors, avant que ne tombe la nuit comme la misère sur les pauvres, j’ai parcouru les petites routes, mais pas le moindre chevreuil dehors dans ce coin du Lot.  Bilan, un lièvre observé à 20 mètres de moi, et une queue de renard. Juste une queue, le reste étant déjà dans la haie. 


Après un repas frugal et rapide - j'avais dû partager mon riz avec des dizaines d'insectes volants attirés par la lampe frontale - j'ai fumé royalement un cigarillo au lit (de camp), en admirant les étoiles, en écoutant le vent dans les hauts sapins, en laissant la brise me caresser la joue. . Etoiles, douceur, le vent et le silence habité de la nuit.

A cinq heures du matin, les étoiles semblent vaguement pâlir, je me sers un thé, puis j’urine dans un coin de la chambre, chose que je m'interdis à la maison, et je charge une balle de 6.5* puis  je m’élance vers THE brocard. Bôôô … Pas là non plus. Pourtant, l'an dernier ...

Alors, je file en automobile en direction du lac et je m’arrête de proche en proche pour jumeler, sans succès. Iphigénie ** me fait remarquer que j’ai dépassé les limites de la commune, je tournebraque donc, et reviens au centre du milieu, conscient d’avoir dépassé les bornes. 8 h30 déjà, et un brocard me montre enfin son cul, rentrant doucement dans un maïs. Mais il disparait avant que je ne puisse me positionner. C’eût été une girafe, c'eût été un ray-grass ...

J’encercle ce maïs, observe une chevrette aussi, tourne et contourne. Rien. Ou plutôt, "Y’a pas rien", en parler lotois. Ce six **** là, je le coche sur le smartphone … Il n’y aura qu’à l’appeler quand je reviendrai. Je regrette la perte de mon appeau ***, dont je ne sais pas me servir, d’ailleurs. L’aurais-je fait sortir du maïs ?

Bientôt 9 heures, je décroche, en voiture, et observe, grâce à mon strabisme divergent, à belle distance de là, un petit six cors, alors que je croyais les carottes cuites.

Et elles sont effectivement cuites, car 9 heures sonnent la fin de la période de chasse avant que je ne puisse l'approcher. Mais j’y retournera, et un chevreuil mouriront … Ou pas.

merle de roche - juin 2013


*Le calibre 6.5 x 57 R est bien adapté à cette chasse
** Logiciel cartographique sur smartphone
*** Sorte de sifflet censé imiter le cri de la chevrette amoureuse ...
**** six cors

lundi 19 mai 2014

Mon chat, une ressource

Mon chat est un être humain comme les autres. BB aurait pu le dire. Mais faut pas déconner non plus. Depuis la plus haute antiquité –et là je ne parle plus de BB – on a considéré le chat comme un animal sacré, certes, mais aussi comme animal de travail . Le chat est au petit rongeur ce que le chien fut au traîneau. Non pas que les Youkis aient pour habitude de bouffer leur traîneau. Encore que...

Un être humain comme les autres

Le chat de ma belle est un peu le mien aussi, et j'ai décidé de le manager komifo. Il fait du sale boulot en général, et j'ai des photos pour le prouver. Rapprocher mon animalité de son humanité était une démarche de haute culture, et j’ai convoqué Fripouille (sobriquet drolatique et plus pratique que Chatakisaritanour des Hauts de Maruéjouls, son vrai nom) pour l’entretien d’évaluation de fin d’année. L’année du chat commence à la pleine lune de mai, vous ne l'ignorez probablement pas. Il arriva déprimé, à la limite du burnes out, un syndrome fréquent chez le chat de travail castré.


En relisant la fiche de poste avec lui (destruction des rongeurs pouvant attenter à la pelouse et au jardin), je lui ai rappelé que les rongeurs ne volent pas, que le lézard vert, qui ne vole pas non plus, correspond tout aussi mal à la définition de rongeur. Que chaque règle a des exceptions, et que l'écureuil roux, comme il ne produit pas de trous ni de taupinières dans la pelouse, n'entre pas dans sa mission. La fiche précise que le coin du mur, sous ce bureau, à un mètre de ce clavier, n’est pas un lieu de rangement pour orvet mourant, rongeur couinant, ou oiseau en kit ...


Pince classique, pièges suisse hautement sophistiqué, piège double

Taupe prise par Fripouille

Les objectifs ont été précisément redéfinis pour la nouvelle année : rongeurs et taupes exclusivement, à consommer ou pas, mais DE-HORS. J’ai rappelé l’importance de sa mission pour que la tortue, notre tondeuse automatique, ainsi surnommée par ma voisine, puisse entretenir la pelouse sans se casser les dents. Pour le motiver, j’ai accordé des points au choix chaque fois que je préparerai un grand gibier ou du poisson. Un appui technique dans ses missions (outils ci-dessus) a été précisié, ainsi que l’accès égalitaire à tout canapé ou fauteuil de la maison. Il les utilise déjà, ça ne me coûte donc rien.

Une nouvelle date a été définie pour faire le point sur l’atteinte des objectifs annuels, et mobiliser autant que de besoin des ressources en formation continue ou en entraide.

Deux jours plus tard, je pouvais mesurer à ses résultats l’importance du coaching dans notre relation triangulaire chat-manager-robot de tonte. Le matou se la pétait un peu trop avec sa seconde taupe, et je lui ai rappelé, cette photo à l'appui, que moi aussi je savais me débarrasser aussi des taupes, si nécessaire, y compris des plus impressionnantes.. La tondeuse s'est bien marrée, et Fripouille ne m'a pas cru.




Taupe des volcans



dimanche 18 mai 2014

De Jim Harrison à Bonnie Jo Campbell

Mortecouille, de l'ami Jim Harrison je ne me lasserai pas. Mais j'ai rencontré une comparse à lui, [i]Bonnie Jo Campbell[/i] que vous allez adorer, et  plus. Elle écrit avec la même distance de ses personnages que l'ami Jim, je trouve. Elle est originaire du Michigan, fille de paysans. Margaret Louise, son héroïne est merveilleuse à bien des égards.

C'est près du lac Michigan, sur la Stark et sur le Kalamazoo. C'est un roman d'initiation aussi qui se passe dans les années 1970. Juste, dur, beau, magnifique, différent.

Il était une rivière, de Bonnie Jo Campbell. Le livre de poche. Une sacrée rencontre.
Once upon a river, pour ceux qui lisent l'anglais dans le texte ce qui n'est pas mon cas, mais la traduction est  excellente.

mardi 4 mars 2014

Des terrines et des verrines !

Il n'est pas simple d'avoir un plat toujours prêt et toujours apprécié des amis, qui vous sauve la mise quand ils arrivent à l'heure du repas et que le réfrigérateur crierait famine s'il savait parler.

Les ingrédients : une montagne en pente douce, avec des animaux sauvages, une carabine ...  Presque autant de gorge de cochon que de venaison de cerf ou de biche, du sel (13 à 15 g par kg de produit), du poivre (2 g par kg), 1 oignon par kg,  de l'huile de coude, 2 cl d'armagnac par kg de produit, un œuf par kg (facultatif). Trente à cinquante grammes de pain très sec, transformé en chapelure,  pour chaque kilogramme. Si l'on dispose d'abats du gibier, notamment de foie ou de cœur, c'est un plus que l'on ajoutera à la venaison, jusqu'à 20 % de l'ensemble. D'aucuns ajoutent du citron confit (moi), des noisettes, des trompettes de la mort ...

Partez en montagne, jumelez, marchez, rêvez, et tirez si Diane vous en donne l'occasion. Sinon achetez du lapin, des volailles, des morceaux de porc maigre ...

Cerf photographié en octobre 2014

Tirez juste un bout de ce cerf, si vous savez faire. Sinon, partagez ! Quelques jours plus tard, ou après congélation, passez-le au hachoir mécanique - ou même électrique si Mano n'est pas là pour vous aider avec la part de courage nécessaire ...

De l'huile de coude en abondance

Mélangez une part de viande de grand cervidé pour une de gorge de cochon, les œufs, aromates, sel poivre ...

Confectionnez une, deux ou trois terrines pour les lendemains, qui cuiront au four, et des verrines destinées à trois heures de stérilisation ... ainsi qu'à faire face à l'improviste. Avant la cuisson, colorez chaque terrine ou verrine qui au thym, qui aux baies de genévrier, qui au piment d'Espelette ...

Prêts pour la stérilisation


Prêts pour le four

Je préfère pour ma part  une couleur (thym OU genièvre OU laurier ) plutôt qu'un fatras de parfums.

Terrines au four avec bain-marie

Tout le monde ne chasse pas. Avec du lapin, du porc, de la volaille, vous ferez de très bonnes terrines aussi. Si l'on sale au gramme près, on ne peut pas les rater. Bon appétit !

jeudi 20 février 2014

Coup de génie


Ce qui va faire marrer les marrants, mais dé-marrer les bougons, c’est que j’ai rencontré un génie. Pour de bon, et un bon. Me sachant chasseur et ne sachant chasser lui-même, il m’a accordé un chamois, un cerf, un brocard. Comme un con, j’ai pensé trop tard au wapiti ou au buffle, mais les vœux étaient sans délai de rétractation. Je suis parti tôt, pour une courte randonnée suivie d’affût, ce lundi 17 février. Avoir ces trois bracelets en poche est magnifique. Il y a sur cette zone au moins un cerf et au moins un brocard, et quelques chamois. Ne pas manquer, surtout ne pas blesser.

un beau bouc
Sous-vêtu chaudement d'Odlo et de blanc survêtu, je me lance. Et je m’embourbe par à-coups dans la neige. Moins 3 degrés, 10 km/heure de vent. Mon cœur, à trop battre, me fait mal et je dois m’économiser tout en gravissant 100 mètres de dénivelé dans 30 cm de neige gelée. Bon dieu, 60 ans… Arrivé à la limite du bois, je jumelle le grand rien, blanc et pentu. Il est un peu plus de 8 heures : il fait froid, mais j’ai chaud. Un chamois à 500 mètres, mais aucun dans les proches. Je reste une heure comme ça. Ou deux. Dégustation de thé bien chaud et très sucré, c’est bon. Puis je pars doucement en direction de la victoire, du côté du col. Le chamois s’inquiète, s’éloigne, surveille. Bizarre. Je comprends en voyant deux bobos venus oxygéner leurs raquettes, entre le chamois et moi. Émoi.

Deux grands corbeaux dans leur studio avec vue


Dépité, je vire à 180 degrés dans un flocon de poudreuse. Privilégiant le récit dynamique, j’avais écrit d’abord  "dans une gerbe de poudreuse"  pour la beauté de l’image suggérée, mais la licence poétique a des limites. Je m’approche du bout du massif surplombant le village. Des grands corbeaux bavards agrémentent une pause que je juge méritée tous les deux pas. Désormais à belle hauteur, intelligemment, je ne lâche pas un mètre en revenant en direction du col,  sous la limite des noisetiers. Je me pose, je bronze, je rêvasse, je déjeune de quelques abricots secs. Je vise même longuement le bouc à 450-500 mètres, et me rappelle que je n’ai pas le bracelet adéquat. Les génies sont parfois surfaits : trop vieux et trop gros. Pas le génie, le bouc. Mais il est accompagné d’un comparse en contrebas que je n'ai pu juger. Je choisis d’avancer quand le plouc de service vient polluer la blancheur. Trois personnes en une journée ! C'est fou et ce n’est décidément plus possible ... Je décide de ne rien faire, un cerf va bien venir, avec un brocard puisque le génie m'a promis. Pour le chamois, il n’a certes rien compris aux classes d’âge, mais pour cerf et brocard (chevreuil mâle), c’est plus simple ...





Les chevreuils apparaissent, deux femelles, dont une jeune. Je me régale à les observer. Un troisième larron, un garçon. 135 mètres.




une chevrette


le brocard


Je décide de tirer. Assis. Il commet un pas au moment du tir, et fuit dans un léger ralenti. La chevrette et le jeune sont toujours proches, reviennent finalement vers le bois, puis s’enfuient doucettement. Je quitte ma position, et je descends précautionneusement. Le brocard est  mort, à 15 mètres du point de tir. Je le caresse, lui offre une dernière mangeure, je le photographie, et nous partons amoureusement tous les deux dans la pente, ma main de fer dans ses bois de velours. Je croise l’administrateur qui m’a préparé les documents le matin, et il me dit avoir observé un cerf, candidat à un tir lointain. Bon … Mais pas sans mon coach !

Il broute à 400 mètres. Mais non, pas le coach ! Nous avançons sur  un chemin et nous y couchons dans une gadoue relative. Je ne vois pas grand-chose dans ma lunette Minox ; je prends une contre visée significative pour tenir compte de la distance. Le cerf se présente enfin de profil. Nicolas, le coach, trempe également, juste à côté de moi, prêt à doubler mon tir s'il est inefficace. Prêt ? Il est prêt. Je lâche ma balle et la flamme du tir m’éblouit dans ma lunette. Raté !  lâche le coach  qui décoache aussitôt une balle, comme convenu, une grosse seconde plus tard. Le cerf chute, se relève, et parcourt quelques mètres avant de tomber mort.

jeune cerf

Ainsi va la chasse : des émotions puissantes, des regrets d'avoir tué mais aussi de n'avoir pas tué, mêlés en un flot de sensations difficiles à exprimer.

samedi 8 février 2014

Le biltong, délicieux, surprenant et diététique




Il pleut, il neige et il vente en ce jour. Ce n’est pas l'Afrique du Sud, l’Auvergne de ce début de février. Mais je rêve de biltong. Il s'agit de viande sauvage (mais pas forcément), séchée pour sa conservation lors du Grand Trek par les Boers.  

C'est une recette toujours utilisée en Afrique australe et dans l'océan indien. On prépare des lanières de viande d'un centimètre de côté grosso modo et de quelques centimètres de longueur,  trempée rapidement dans le vinaigre de cidre et passée dans du sel et des aromates. Le filet est idéal. Cette préparation venait probablement elle-même de recettes européennes de viande séchée. Sauf que là, avec ce climat, c’était prêt en quelques heures, tout ce qu’il fallait pour ces colons aventuriers en guerre contre les Anglais.
On trouve le biltong en Afrique australe en sachets, provenant de diverses antilopes. A l’apéritif avec un rosé corsé, c’est excellent. Réalisé chez nous avec du cerf ou du chevreuil, c’est pauvre en graisses, superbement bio et diététique. C'est bon avec du bœuf aussi !

J’ai utilisé trois méthodes toutes égales à mon palais, mais la première est la reine ... car elle se prépare simplement dehors au soleil par grand beau temps. C'est rapide, quelques heures, et les insectes n'y touchent pas (le vinaigre). Bilan carbone parfait !

Mais en hiver, on peut aussi préparer du biltong si, comme beaucoup de finistériens, on possède un déshumidificateur électrique, et si, comme beaucoup de cantalous, on dispose d'un radiateur électrique d'appoint, et si, comme beaucoup de marseillais, on a également un ventilateur. Ces outils associés possèdent une foultitude de réglages permettant d'établir pour quelques heures un climat digne de la Namibie ou de l’Afrique du Sud dans quelque smètres carrés. Moins bien pour le bilan carbone ...

En toutes saisons, on peut utiliser un petit séchoir à champignons et fruits. Cela vaut soixante dix euros, ça marche magnifiquement et il n'est pas nécessaire de garder à l’œil le chien ou le chat. C’est même carrément trop facile  !

La recette de l'Africain



Le biltong sauvage

Voici, venant de King Baboon, LA recette d’un vrai amateur des plaisirs de la vie, telle que je l'ai découverte.

Le biltong est une préparation sud-africaine de viande séchée, mise au point par les transfuges boers pour leur permettre d'affronter le Grand Trek. Il n'est plus aujourd'hui question de survie, mais la tradition s'est perpétuée parce que c'est tout simplement délicieux. Je vous propose donc une petite KB-recette pour déguster cette spécialité si typique sans avoir à se cogner 11 heures d'avion :


Recette pour 2 kg de viande séchée :


- une pièce de viande de 5 kg (gîte à la noix, parfait en cas de rupture de stock de votre boucherie favorite en venaison de koudou ou buffle - essayez donc avec du cerf)

- 2 poignées de gros sel brut

- 1 poignée de poivre noir moulu

- 1 poignée de sucre en poudre roux

- 1 cuiller à soupe de piment de Cayenne

- 1 poignée de graines de coriandre

- 1 bouteille de vinaigre de cidre


Détailler la barbaque en lanières de 1 cm de diamètre. Les mettre à tremper au fur et à mesure dans le vinaigre (dans un saladier par exemple).

Ecraser les graines de coriandre (les mettre dans un torchon et passer le rouleau à pâtisserie). Mélanger toutes les épices dans un seau.

Sortir la viande du vinaigre en la pressant pour éliminer l'excès de liquide. La mettre dans le seau avec les épices et bien mélanger.

Ouvrir des trombones en S pour en faire des mini-crochets à viande, pendre la viande sur une corde à l'extérieur. Les morceaux ne doivent pas se toucher.

Lorsque tout est égoutté (une demi-journée généralement), transférer la viande à l'intérieur dans un endroit aussi sec et ventilé que possible. Il est plus que jamais important que les morceaux ne se touchent pas et que l'air puisse circuler librement, sinon risque de moisissure.

Au bout de quelques jours (plus il fait chaud et sec et plus c'est rapide) le biltong est prêt. Il se conserve des mois au frigo. 3 barres de biltong valent un bon bifteck en termes d'apport protéique. Indispensable dans la musette pour aller au poste.

Attention, cet homme est africain, il faut peut-être doser plus légèrement le piment de Cayenne … Une aiguille et de la ficelle de cuisine surpassent les trombones, à mon avis. 

Le souci ... il faut se dépêcher de faire la photo !


La recette du biltong des villes, le 3B (Biltong BoBo)

Passé le stade de la préparation de la viande, lancer pour 10 heures à 50 degrés un séchoir/dessiccateur à fruits et champignons. Fignoler à coups d’une ou deux heures si nécessaire . L'hygrométrie ambiante et la taille des lamelles feront varier le temps nécessaire dans une légère mesure.

La machine vaut 70 euros, accepte 1.5 kg de viande fraîche environ.

samedi 18 janvier 2014

Un chamois chanceux

Plus il prend de maturité, plus il aime les vieux, Nicolas. Cela tombe bien pour moi qui comprends à quel point j'ai abordé ce versant de l'existence ... quand je veux le gravir. Quarante centimètres de poudreuse, et souvent plus, nous ont tenu compagnie. C'était beau.  Nous sommes partis vers 10 heures.






Une biche et son faon, puis un bouc (chamois) nous observent !




Nous verrons d’autres grands cervidés, d’autres chamois, dans cette grande lumière.


Un beau cabri s'offre bientôt au tir de Nicolas. Il est sauvé in extremis par l'apparition d'une éterle (jeune femelle de 18 mois) qui se propose. Nicolas a choisi pour cette chasse un lance-balles semi-automatique en 44 magnum, surmonté d'une lunette qui s'arrête au multiplicateur de 6 fois.  Balle lente, lunette de battue ou presque ! Jusqu'où s'arrêtera t-il ? Un sien copain a occis cette saison un éterlou au calibre 16. Je pense moi-même à la poudre noire, utilisée souvent par les américains, quand j'ai les idées dans ces couleurs un peu sépia.

Bon, mon vieux fusil mixte, emporté pour l'occasion fait partie de la démarche, le secteur enneigé est aussi là pour ne rien faciliter. En chasse de montagne, la facilité n'est pas si fréquente.

Nicolas est assis dans la blancheur, moi à ses côtés. Comme d’habitude, je n’ai pas jugé utile de charger une balle.  Alors qu'il attendait que le cabri parte rejoindre sa mère pour le tirer en bonne position, un animal apparaît. Un éterlou, jugé-je.

"Eterlou ? c’est bon ?" demande Nicolas
"Eterlou ! C'est bon pour moi "  réponds-je.
Voici ma seule vidéo de chasse. Je photographie en général ; j'ai été bien inspiré.

Car à 120 mètres, le tireur quasi infaillible semble avoir manqué. Ni lui ni moi n'en revenons : pas de vent, un tir facile. La faute à ce calibre de cow-boy ?






Nous repassons le film du tir. Une minuscule branchette a suffi à dévier la balle !  On la voit vibrer après le tir. Certes, il manque quelques poils à cette éterle, mais ce sera sans conséquences pour elle.

Une belle chasse, la quête importe plus que la prise.

La poursuite, ce bonheur ...

dimanche 12 janvier 2014

Mes chamois chéris

Ce matin, je chassais le cerf en battue. Au bout d'une vallée réservée jusqu'à l'an dernier surtout aux chamois, aux cerfs, et aux mouflons. Les enfants d'un ami l'avaient nommée "La Vallée Heureuse". Il y a en été des vaches salers et aubrac.

Vers la vallée, la brume se retirait doucement ; j'étais le roi du monde, ou presque.





Après avoir atteint mon poste de tir à la Pierre du Finit, j'ai vu d'abord deux chamois qui me regardaient, à 300 mètres de moi. Puis ils ont regardé monter un groupe casqué bruyant et surement sympathique d'utilisateurs non appropriatifs de la nature. Je les maudis un peu ...

... Car venant du col convergeait un autre groupe bruyant et encordé qui jouait à la dernière conquête. Et du haut de Bataillouse cinq ou six types dévalaient dans les quasi à pics en échangeant leurs considérations suffisamment fort pour que le reste du monde en profite.



On y voyait souvent 15 ou 20 chamois, il y a deux ou trois ans, pour qui sait regarder. Ces deux magnifiques animaux ont dû accomplir une chose incroyable pour des chamois : fuir vers le bas, et se sauver à travers le bois.





Je pleure les randonneurs d'autrefois qui restaient sur les itinéraires. Et plus encore je pleure l'avenir de notre faune sauvage qui sera la victime de l'exploitation touristique. La zone des chamois est juste minuscule et se réduit comme peau de chagrin près du grand site. Comme les chamois, il me faudra fuir, mais où ?

samedi 11 janvier 2014

Une recette avec du sanglier, ou du cochon



Traquez un jeune sanglier héraultais qui ignore tout de l’alimentation autre que sauvage, et qui vit de préférence dans un très beau cadre, car la fréquentation assidue de la beauté rend forcément meilleur, j'en suis sûr...  Les morceaux ne sont pas forcément choisis parmi les plus tendres. Notez qu’un grand vieux sanglier dans une gigantesque marmite conviendrait aussi, et que le nombre de convives pourrait alors être accru.


Rosis lever de soleil hivernal dans la forêt

Rosis (Hérault) ; artiste inconnu

Le biotope est important : la châtaigneraie, c’est parfait  ; les sapins, c’est bien… La chênaie est OK, accompagnée de sa roche calcaire. Ou avec un peu de schiste par-ci par-là. Le massif du Caroux, est gneissique, et c’est probablement top. En tous cas, je vérifie aujourd'hui …

Avène (Hérault) et ses schistes
 



Les puristes préfèreront une bête de compagnie (jeune sanglier) audoise – département où se situe l’origine de cette recette –, mais on ne fait pas toujours comme on veut. Héraultaise, on ne verrait guère la différence. D’ailleurs, disons-le, avec du cochon, c’est bon aussi.



Coupez en dés votre sanglier, ou juste en morceaux si vous êtes fainéant. Balancez huile, lard salé et oignons tranchés dans une cocotte, et le sanglier par-dessus. Touillez. Quand c’est vaguement doré, ajoutez un verre ou deux de vin blanc, après avoir goûté celui-ci largement. Le vin blanc n’est pas totalement obligatoire, mais ça débarrasse. Ajoutez des quartiers de tomate, salez,  poivrez, thymez (2)

Faites revenir ...

Douze heures plus tôt, les haricots blancs secs ont été mis à tremper dans l’eau froide. Pas glacée, on n'est pas des brutes ... Cuisson durant une grosse heure sans sel ou peu salé, avec un oignon, un ail. Égoutter en réservant un verre de jus de cuisson, qui pourra être remplacé par un verre ou deux de blanc, pour finir de débarrasser le frigo.

Descendez chercher à la cave une boutanche de rouge  : minervois, fitou méditerranéen, figari corse, La Coutale lotois … Goûtez avec soin, choisissez bien et, surtout, remontez d’autant plus prudemment que vous aurez choisi longuement.

Dans une autre cocotte, matière grasse, plein de lard gras salé, ça revient et ça reçoit les haricots égouttés, puis très vite le blanc ou le liquide de cuisson nécessaire. Touiller un peu, feu très doux… attention que ça n’attache pas. Ajustez le salage.

Servez-vous encore un demi-verre de bon vinaigre. Ne le buvez pas, mais balancez le sur le sanglier avec deux cuillers à soupe de câpres au vinaigre.

A feu très doux encore quelques minutes, en prenant un bon apéritif.

Régalez-vous !


Yfokoa ?

1 kg de sanglier en dés
500 g de tomates
600 g de haricots sec
200 g de lard demi-sel
3 oignons (ou échalotes)
Ail, thym
Câpres
Sel et poivre
2.5 heures entre préparation et cuisson.

Un peu de vin blanc, des olives vertes facultatives (Lucques). Le rouge ? c'est pour accompagner, bien sûr. Bon app'.



(1) Hérault
(2) Action d’ajouter du thym. Ça vient de sortir ...
Je démarre pour de vrai un blog. Avec pour pseudo et titre White Hunter. Par dérision, même si je suis un vrai chasseur. Enfin, je crois. Enfin, je voudrais bien. Une référence amusée aussi à PWH, le Professional White Hunter que fut aussi Hemingway ...

On dira que je suis chasseur - pêcheur - cueilleur - lecteur - rêveur, et gourmand.

Mes vertes collines ne sont pas d'Afrique, mais ce sont les miennes. Il n'y a pas de buffle ni de lion, mais des cerfs et des chamois.

Les sources de la Jordanne et le Griou ...