La quête importe plus que la prise, ignore parfois le
chasseur. Néanmoins, la chasse comme l'amour ne peut se contenter toujours de promesses.
Après une bredouille royale en solitaire- mais bredouille
quand même- la semaine précédente, j'étais accompagné ce mardi de septembre d'un
jeune chasseur dont les bras et les jambes m'étaient indispensables pour
rapporter ma prise encore toute putative. Nous avons trouvé une météo juste moyenne, mais je
savais le brouillard un allié de choix s'il voulait bien jouer dans mon camp.
Connaître ses intentions, ou celles de Diane, est une autre gageure mais en
gros, il allait plus probablement se lever que s'épaissir. Et m'aider peut-être
à trouver les chamois à leur insu. Voir sans être vu, c'est plus de la moitié d'une
chasse réussie.
Diane m'avait vraiment à la bonne ce jour-là : nous avons
avancé, parfois masqués par la brume, sur près de deux kilomètres à flanc d'une
montagne parfois cachée, parfois découverte. Et bingo ! Nous sommes arrivés
au-dessus d'une chevrée qui tenait le creux d'une combe. A cent mètres.
S'allonger, trouver la bonne position, le bon animal, installer le bipied de la
carabine. Tir facile, l'animal touché parcourt quelques mètres et tombe mort.
l'animal de droite sera le premier à présenter son profil ... |
Après une éviscération toujours aussi maladroite, nous
enfournons le bouc dans le grand sac et Maxime m'éblouit : les trente-deux
kilogrammes sur son dos, vingt-huit de l'animal et quatre du sac et ses
accessoires, ne l'empêchent pas de me distancer lorsqu'il n'y prend garde. Le retour
se fait en une petite heure.
Maxime et le bouc |
Comme c'est facile, la chasse au chamois, direz-vous. Ah les
animaux impossibles à approcher, les retours dans la nuit semblent soudain des légendes
… Fort de mon inestimable succès, j'accompagne deux jours plus tard un troisième chasseur venu chercher un cabri, un éterlou ou un bouc. Cette fois le soleil est
radieux, et des chamois sont observés d'entrée. Mais eux aussi nous observent …
ce qui n'est pas idéal. Nous suivons le même cheminement que l'avant-veille.
Sauf que la luminosité ne nous aide pas, et que surtout, les chamois ne sont
pas au bas des ondulations du terrain, mais quasi aux sommets. Mais jamais du
bon côté du relief.
|
Nous les apercevons à trois cents mètres environ … et eux
nous rendent la pareille. Impossible de réduire la distance dans ses conditions.
Ils sont prudents, et quand après quelques hectomètres courbés et cachés nous pointons
notre frimousse au-dessus d'un rocher, ils ne sont plus là, mais deux ou trois
cents mètres plus loin. C'est mal barré ; alors nous montons en crête et
avançons à nouveau après une pose de récupération. Nouvelle petite chevrée à cent
cinquante mètres. Cette fois sera t'elle la bonne ? Nous détaillons les
animaux. Pas de bouc, mais éterlous et cabris sont présents parmi les femelles
adultes. J'encourage Didier à tirer : cent-cinquante mètres n'est pas la mer à
boire. Il préfère attendre, il approche encore : cent mètres. Mais les éterlous
ne sont plus en vision, ayant basculé un peu dans la pente. J'aime ces moments tout en tension où tout va se conclure pour le meilleur, ou le pire. Pire qui est de blesser ... Un cabri offre enfin son
profil et Didier le manque (le film du tir le montre clairement). Probablement une
lunette déréglée : les chocs sont fréquents en montagne ; ils passent parfois
inaperçus, mais ne sont pas toujours sans conséquence sur le réglage.
Sorbiers en beauté |
Ce fut une belle chasse, avec de belles approches. Trois mouflons ont été observés au début de la
chasse, et nous avons entendus des brames. Bilan globalement très positif, donc.
Pour varier les plaisirs, je m'accorde alors deux jours de chasse
en battue au sanglier dans le midi, le samedi et le dimanche. Mais ma déesse, en matière de sanglier, rarement m'est favorable, malgré ma vaine menace de tourner mes prières vers Saint-Hubert ... Cette fois ne sera
pas meilleure, et le weekend verra pour les quinze participants une double
bredouille. Deux sangliers sont manqués le samedi, et il n'y aura pas de tir le
dimanche. Les sangliers ont couru, les chiens ont joué leur partition, les postés ont attendu. J'avais
un brocard à tirer et j'ai fait deux petites balades d'avant ou d'après battue,
sans succès. Seules des femelles se sont montrées le samedi soir et le dimanche
matin.
Veine et déveine. Et les légumes, c'est excellent, à ce que l'on dit …
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