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mercredi 22 août 2018

Hypoacousie et chiens courants

Je chasserai à nouveau sur le causse cette année.  Pour fêter cette bonne nouvelle, rien de tel que mettre en tête de blog un souvenir déjà ancien de sept ans et des images attachantes ... Atteint d’une surdité déjà marquée, la Faculté m’avait recommandé le port du casque amplificateur pour profiter des bruits de la nature, mais aussi une petite cure de chien courant. 

En effet, la composante psychologique de l’hypoacousie ne doit pas être négligée : le patient ayant dans sa vie entendu trop de choses navrantes proférées par des malcomprenants cherche à survivre, y compris en se mutilant, tel le renard pris au piège … De la musique au mélomane, du chien courant au chasseur, du silence au mutique sont donc indiqués pour cette dimension du problème.

Le causse en hiver, la saignée du Célé ...


Des sons harmonieux et émouvants, tels l’opéra, les grands courants, ou même une rumeur de stade de football dans le cas des débiles profonds, peuvent entraîner des améliorations importantes de l'audition. Ordonnance en poche, j’arrive ce samedi à la clinique de Sauliac sur Célé, qui soigne également l’étisie et la perte d’appétit de façon préventive, ai-je appris, et tout cela par le biais de médecines douces.

Discussion entre experts


J’y suis accueilli agréablement par le maître des lieux et l’équipe médicale. Je salue Flash, Fada, Bambie et euh … Non, on n’y soigne pas encore les problèmes de mémoire. Eh oui, ils pourraient sans doute le faire, mais je me rappellerais alors de choses navrantes qui … etc.

Et hop ! Solide casse-croûte et c’est parti pour une première séance de stimulation sensorielle, toute en douceur. Un peu trop même, les chiens donnent à peine et fort loin de moi. Mais une seconde séance est proposée avec la musique douce des chiens sur la voie, qui ne parviendront jamais à lancer. Je suppose que c’est pour éviter un choc trop fort et un possible blocage du patient. Quelle maîtrise !

Un léger en-cas précédera une nuit réparatrice. Légère omelette aux truffes, léger chevreuil à la Erwan, légers canard, fromage et dessert. J’ai les dents du fond qui baignent et je rêve agréablement de chiens qui mangent, et ceci sans supplément, car c’est compris dans la cure.

Saut du lit à nuit noire et ? et ? et ?? ….. Et casse-croûte pardi ! Avec les piqueurs : Laurent, Christine, André, René, Bernard ? (j'ai un doute ...), Guitou … Devant une cheminée évidemment, dans une chaumière bio-climatique laissant passer un fond d’air très frais dans la pierre sèche ( il fait moins 8 ). Soupe, charcuterie, fromage, tarte, café, poire. Pour les fruits qui ne supportent pas le gel, ils sont servis sous une forme liquide ET concentrée. Une performance. Et nous voilà partis pour deux petites heures de promenade, où les traces visible sont de quelques jours au moins. Puis solide casse-croûte, rond, et on lâche. 

Pendant le pied, une petite pause caline s'impose


Pas concluant, le premier lâcher, et les chiens sont récupérés et mis sur un autre pied, qui s’avère fécond.

Une superbe menée démarre et vient à moi, passe à une centaine de mètres. Dix-sept chiens courants, de pays, griffons nivernais, gascons, me rappellent comme c’est beau, la chasse sur le causse. Ma carabine en frémit encore. La voix phénoménale d’un piqueur se sur imprime sur la menée – suis-je guéri ? - « attention, laie et petits, ne tirez pas … » 

C’était superbe. Nous laissons passer puis nous devons récupérer les chiens. Nous craignons pour les laies (petites) et les marcassins. La ronde des 4 x 4 est lancée et j’assiste à la performance de Laurent et Erwan qui récupèrent chacun plusieurs chiens déchaînés quand nous (je n'y suis pas pour grand-chose) parvenons à couper la menée. Une douzaine de grands courants, magnifiquement groupés avec une musique d’enfer arrivent à nous. Trois réussissent à passer. J’en tiens un moi-même et en suis fort fier.


Retour au local à la nuit tombante, où les piqueurs se retrouvent après ces deux heures de recherche des chiens, tous récupérés. Autour d’un dernier verre avant de repartir chacun vers nos occupations, ou pire, nos préoccupations. On est bien. Une petite voix me dit qu’il est temps de partir, que je distingue parfaitement dans le bruit des conversations. Les progrès sont ... éloquents. 

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