C’est pas pour me vanter, mais il a fait rudement beau ... Un temps idéal pour un stage de découverte de la voile sur croiseur côtier, en trois jours. Dans un cadre idéal aussi, où la mer a la taille parfaite pour débuter. Vous avez échappé de peu, en titraille, à « Remets ton slip gondolier » du regretté Frédéric Dard, car la voile à Marseillan (Glénans) commence par quelques coups de godille pour traverser le canal et être parés à embarquer sur l’Etang de Thau ...
A la recherche d'une risée |
L’enjeu pour moi était de savoir si j’étais en mesure de naviguer sur un petit croiseur au regard de mes capacités physiques réduites. Ma crainte était bien sûr de devoir ranger au fond d’un tiroir ce vieux rêve de toile penchée. Les autres participants étaient là pour un apprentissage basique avant un stage embarqué, ou pour enrichir leur expérience pratique de bases techniques et théoriques pour mieux naviguer en famille, ou pour simplement découvrir la voile, et même pour accompagner une amie dans sa découverte.
Je rencontre de bon matin mon moniteur, Francis, autour du kiosque-bar où un café nous est offert lors de l’arrivée groupée des participants des quatre ou cinq stages concomitants. Qui sur les grands Dufour 325 de dix mètres, qui sur cata, qui sur dériveur léger, qui sur Bisprise. « sur Surprise », ça sonnerait mal. Notre stage est plein de filles ! Nous avons droit à un second mono en la personne d’Aurélien. Neptune m’a sûrement à la bonne pour envoyer du ciel ces jolies naïades d’ascendance flibustière. Je n’ai plus la jeunesse, mais je serai éclairé de sa lumière, de sa fraîcheur et de son entrain pendant ces trois jours, où nous avons constitué un équipage réussi.
Je suis au premier plan sur cette photo, le papi du groupe. |
Bon … Dans mes rêves, on hisse tout et on s’éloigne du quai. Ici, il faut gréer les voiles d’abord, dénouer des nœuds rétifs, nouer des drisses, déspaghettiser des écoutes un peu râpeuses et récupérer des aussières franchement trempées. Quel bintz ! Quitter le quai n’est pas simple non plus. Je maugrée quand j’apprends qu’il faut dégréer, juste pour regréer le lendemain. Mais bon gré mal gré, je grée et je dégrée. Je rêve sournoisement de catboat. Mais Neptune m’a-t-il lâché ? Il y a deux fois plus de mats sur notre ketch de neuf mètres que sur les autres bateaux de la flotte. Je suis aussi le plus maladroit au plan des nœuds de chaise, de cabestan ou d’ailleurs, mais je progresse … comme les pires maladies. Les virements de bord, et les empannages s’enchaînent.
Un équipage qui allie beauté et compétence |
Je découvre qu’il faut incroyablement anticiper par rapport aux autres bateaux, qu’il faut toujours ranger chaque bout qui traîne, car sinon il vous le fera payer, qu’on ne sait jamais où se trouve l’amer indiscutable pris avant de virer.
Le vocabulaire est royal et source infinie de rigolade. Car nous mélangeons souvent mots techniques ou prénoms dans des manœuvres sensées être parfaitement synchronisées. Je lofe, donc je … on pense borde, mais on dit ou on fait autre chose.
« Souquez l’artémise ! » est le fleuron d’un petit délire. Vivien, grand et adroit apparaît vite comme un équipier de premier plan, et les filles conjuguent souplesse et rapidité. L’arrivée et le départ du quai me sont les plus difficiles car je ne suis ni grand, ni agile, ni souple. Mais parfaitement heureux, et j’étais justement venu pour ça.
Le troisième jour nous naviguons répartis sur deux Glénans 5.7, de la taille d’un petit croiseur, mais sans cabine et bas sur l’eau. Très réactifs. Nous jouons au chat et à la souris poursuivant ou tractant sur un bout de 10 mètres un leurre constitué d’un pare-battage. Une matinée fun ! Départs au lof et rires garantis par un vent de force 4.
Toute cette virée, toi à bord, me fait bien plaisir, Whitie. Jansius.
RépondreSupprimerSympa cette petite virée !
RépondreSupprimerLa chasse au pare-battage est sous évaluée de nos jours je trouve ;-)
Je subodore une préparation cynégétique... "la puissance de feu d'un croiseur", c'est quand même un indice sérieux... d'un autre côté, question espérance de résultat, l'Artémise était à Aboukir : mauvais présage....
RépondreSupprimerA titre personnel, à la voile, je préfère la rame :
http://i.dailymail.co.uk/i/pix/2015/11/21/14/2EA9921400000578-0-image-a-60_1448117598724.jpg
Amicalement, du vieux HB