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vendredi 8 mai 2015

L’homme qui ne voulait pas "trop" être heureux



Quand je l’ai croisé pour la première fois je crois bien que nous nous somme plus, moi tout jeune adulte et lui dans la fin de l’adolescence. Ce que j’aimais le plus chez lui, c’était quand même sa grande sœur. Les petites n’étaient pas mal non plus. Mais là, je m’égare …

Il a grandi, travaillé, fêté, bringué, créé. Et je l’ai vu, suivant sa trajectoire,  rencontrer une fille superbe qui est  aussi une belle personne, créer son entreprise pour l’indépendance qui lui était vitale, y réussir, et fabriquer à temps érotique et pas perdu  de beaux enfants. L’image du bonheur, non ?

Bientôt prêt ...



Vingt-cinq ans plus tard, son épouse est toujours adorable mais il ne se dit jamais heureux. Sa maison s’est embellie, sa famille l’aime, mais il geint. Il est reconnu pour son adresse, sa compétence, sa bonté, son humour, mais ça ne va pas. Il a des amis, mais ça ne suffit pas… Tandis que ses enfants étudient et deviennent des adultes épanouis, son inaptitude au bonheur s’entrechoque bizarrement avec la facilité qu’il a à faire du pain dans un four à bois qu’il a construit de ses mains, ou avec son adresse à pêcher de délicieux poissons dont il me régale parfois.

Imaginez l'odeur de ce pain, bio, évidemment

Il me semble avoir observé cette peur du bonheur, par chez moi, comme on dit dans le Cantal. Comme si la douleur de perdre forcément un jour ce que l’on a justifiait de ne pas en jouir. Le bonheur, pourtant, ça ne peut pas s’économiser pour plus tard. C’est à prendre, et à ne pas laisser.  

Vous avez pensé, peut-être qu'il a un métier pas rigolo ... Bourreau ? Tueur dans un abattoir ? Thanatopracteur ? Ben non, il fait pousser des parcs et des jardins ; il a les mains vertes, en plus.

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